Bulle de BD – Dessiner des bulles de bande dessinée

La bulle de BD est la représentation graphique des dialogues en bande dessinée. On désigne aussi une bulle bande dessinée, par le terme de “ballon” ou de “phylactère” qui est un synonyme de bulle BD issu du vocabulaire BD. 

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Bulle de bande dessinée 

Une bulle de bande dessinée est un moyen graphique utilisé en dessin de presse, illustration roman graphique et 9e art. Cet élément permet aux personnages de BD de dialoguer, penser, exprimer des émotions et apporte des informations sur le scénario. 

La bulle de bd est donc un élément indispensable à connaître tout comme les cases, le personnage ou les décors.

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Commençons ce tutoriel de dessin en étudiant les étapes de dessin des bulles de BD.

Dessiner une bulle de BD

1. Choisir le texte de la bulle bd, vérifier l’orthographe, positionner la bulle.
2. Mesurer les repères et tracer les lignes pour le texte.
3. Écrire les dialogues en disposant chaque mot harmonieusement.
4. Dessiner la bulle de dialogue (un ovale) autour du texte.
5. Ajouter l’appendice (pointeur) vers le personnage.
6. Repasser le dessin à l’aide d’un stylo noir ou d’une plume.

PS : Pour faire des bulles à l’aide d’un ordinateur ou d’une tablette graphique le procédé est très similaire. Utiliser une police lisible et inscrire les caractères en capitales (majuscules).

1. Préparer le texte de la BD, placer la bulle BD

Lorsque l’on crée une bande dessinée, il est judicieux d’anticiper un maximum. Cela permet de gagner du temps et d’éviter de recommencer plusieurs fois la même tâche. C’est pourquoi on utilise un script ou un scénario.

Le texte est toujours préparé en amont, soit par un scénariste, soit par l’auteur qui inscrit le descriptif de la case et chaque réplique du personnage dans le script.

Le fait d’utiliser un script permet de se concentrer sur la question de la position du phylactère au sein de la case.

Qui dit bande dessinée dit également orthographe irréprochable. Penser à vérifier chaque réplique et faire relire les dialogues par ses proches, un éditeur ou un correcteur.

Astuce : Des textes sans faute d’orthographe est un signe de professionnalisme auprès d’une maison d’édition.

La composition de la planche

En bande dessinée, la composition d’une planche désigne l’assemblage des différents éléments de la page. 

La bulle de bd est un élément important et doit donc s’intégrer au mieux dans une case afin d’être rapidement détectée par le lecteur.

En règle générale, on détermine la position de la bulle et des autres éléments de la case lors de la création du “storyboard”.

Positionner la bulle de bd dans la case

La bulle est un élément de première importance. Elle doit donc disposer d’une place de choix dans la composition de la planche.

Diviser la case en tiers est un excellent moyen de définir les points d’attention du lecteur. En effet, le regard est attiré par les intersections des ces tiers.

La bulle est un élément graphique plus important qu’un personnage ou un élément de décors. En effet, sans bulle, on ne parle presque plus de bande dessinée.

Le sens de lecture

Pour placer convenablement un ballon dans une case, on réfléchit au sens de lecture.

En France, on lit de haut en bas et de gauche à droite.

Les bulles se positionnent donc naturellement de gauche à droite et de haut en bas.

Attention : ne pas respecter cette règle peux générer des confusions et une incompréhension de l’ordre de lecture des dialogues.

L’ordre de parole des personnages. 

En plus du sens de lecture, on réfléchit à l’ordre de parole des personnages. 

La bulle du premier personnage qui parle prend place en haut à gauche de la case. La bulle du second personnage se situe en dessous et plus à droite du premier ballon.

Les bulles se positionnent naturellement en fonction de l’ordre de parole, du nombre de protagonistes et de leur position dans la case.

Dans le cas d’un chaînage de bulles, on applique le même principe.

Un cas particulier

Même si je déconseille d’utiliser cette astuce, il existe un cas particulier. En effet si le premier personnage à parler se trouve à droite, alors la bulle se positionnera au dessus de la bulle du second interlocuteur. Voir exemple ci-contre.

À mon avis, cela relève plutôt d’une erreure de mise en page.

Des complications peuvent se présenter dans le cas d’un chaînage de bulles et par conséquent de chevauchement des bulles et pointeurs, difficiles à comprendre pour le lecteur.

Le découpage des textes

Le découpage des textes est un élément important qui facilite la lecture. Chercher un équilibre entre écrire sur une seule ligne et découper le texte sur plusieurs lignes. Pour cela, utiliser la logique en découpant le texte naturellement et de manière à peu près égale. Les virgules et les points sont des repères naturels de césure.

Faire des phrases courtes, espacées et faciles à lire.

Éviter de couper les mots avec des retours à la ligne en plein milieu d’un mot. C’est autorisé, mais cela rend la lecture plus complexe.

2. Tracer les lignes de repères

Pour réaliser une bulle manuscrite à l’aide du dessin traditionnel, on utilise des repères horizontaux. Étudions donc comment représenter des guides pour positionner les textes.

Pour commencer, se munir d’une règle de 20 à 40 cm et d’un critérium.

Sur les côtés droites et gauches de la case mesurer et marquer une série de repères désignant l’espacement des différentes lignes de textes ainsi que des intervalles.

Astuce : Utiliser un critérium avec une mine de 3 mm permet de tracer des repères plus fins et plus précis.

Voici un gros plan des cotes utilisées pour tracer les repères sur la case.

• 0.5 cm d’espacement entre le haut de la case et la ligne supérieur de la première phrase. C’est important pour laisser respirer le texte.
• 0.3 cm pour chaque ligne normal de dialogue. On choisira une cote plus importante pour faire crier un personnage.
• 0.1 cm d’interligne pour séparer chaque ligne de dialogue.

Si vous êtes amateur ou que vous débutez, alors choisissez des espacements plus importants : 0.4 à 0.5 cm pour les lignes et 0.2 cm pour les interlignes.

Utiliser la règle pour tracer les différentes lignes en reliant les repères de chaque côté de la case.

Dans le cas d’une scène sans case, le principe reste le même. Il suffit simplement de reporter les repères de mesure sur le côté de la feuille et le tour est joué !

3. Écrire le texte de la bulle de dialogue

À présent que les lignes sont tracées, on peut inscrire le texte. Pour créer une bulle harmonieuse et un équilibre des textes entre chaque ligne il est nécessaire d’anticiper un peu.

Astuce : Avant d’inscrire le texte, faire semblant d’écrire pour déterminer la position de chaque mot (ça évite de gommer). Si une phrase est trop longue, ne pas hésiter à revenir à la ligne et même parfois changer le texte.

Le texte doit être équitablement répartis à droite et à gauche et entre le haut et le bas pour donner un sentiment d’harmonie.

Tout est possible en matière de police, toutefois les grands maîtres de la bd franco-belge tels qu’Uderzo, Hergé ou Franquin écriront toujours les textes de la bande dessinée en majuscule. Cela assure une meilleure lisibilité et clarté de chaque caractère.

Les mêmes règles s’appliquent pour une écriture numérique.

Police BD et police de caractère :

Pour un choix d’écriture numérique, la police de caractère représente la voix de votre personnage. Il est donc essentiel de bien la choisir. 

Il existe différentes polices bande dessinée, à savoir : 

• Les polices Serifs : utilisées principalement en littérature, pour la poésie ou les romans.
• Les polices sans Serif : dites polices bâtons. Elles sont les plus lisibles et sont parfaites pour la bande dessinée.

En tous les cas, je déconseille l’utilisation de polices trop fantaisie ou du Comic sans MS (beaucoup trop utilisée). Elles sont littéralement à proscrire ! 

La lisibilité est un facteur clé de succès d’une bande dessinée.

Les idéogrammes dans les phylactères

Le texte n’est pas la seule option pour remplir une bulle. Il est possible d’utiliser d’autres techniques comme des dessins appelés idéogrammes. 

Cette pratique est courante lorsque l’on souhaite représenter des jurons et parfois des hiéroglyphes, rébus et écritures cunéiformes…

On en trouve très souvent dans les bandes dessinées du dessinateur Franquin ou encore des auteurs d’Astérix et Obélix.

4. Dessiner la bulle

Maintenant que le texte est positionné, il est temps de dessiner la bulle. On dessine le phylactère après avoir écrit le texte car il est difficile d’anticiper l’espace requis pour chaque dialogue.

Ne pas hésiter à rejoindre les bords de la case (délimitations naturelles de la scène et par conséquent, du dialogue).

Dessiner un bel ovale autour du texte.

En fonction du scénario, on utilise différentes formes de bulles (carrés, en nuages, en piques…) Cela dit l’ovale est une bonne base pour construire la bulle et lui donner une forme générale. Ensuite, ajouter les reliefs (nuages, piques…) sur ce trait de construction.

Astuce : Le texte doit respirer à l’intérieur de la bulle. Inutile de coller les bords de la case et de la bulle.

Laisser un espace de 0.5 à 1 cm à gauche et à droite : entre le texte et le bord de la case. Utiliser le même espace entre le texte et les bords de la bulle.

Quelle taille doit-faire une bulle ?

Une bulle à la bonne taille s’intègre harmonieusement dans la case. Il existe des proportions idéales pour le dessin de bulle. Celle-ci devrait s’intégrer dans un rectangle de 4 par 3. Ce rectangle peut être horizontal ou vertical. 

Le contraste graphique

Généralement, les auteurs utilisent des bulles avec un contour noir sur un fond blanc. Cela offre une bonne lisibilité. Toutefois, de plus en plus d’artistes utilisent des bulles de couleur pour casser les codes, voire des bulles noires avec des textes blancs.

L’important est que le « ballon » se détache par contraste du reste de la case pour être bien lisible. 

5. Dessiner la queue de la bulle

En bande dessinée, on appelle appendice, pointeur ou queue de la bulle, l’extrémité pointue désignant le personnage qui parle.

Astuce : Inutile de coller l’appendice à la bouche du personnage, il suffit de l’orienter vers sa tête. Laisser un espace d’environ 1 cm entre la tête du personnage et la pointe de la queue.

Généralement on dessine cet appendice après avoir représenté la bulle. En effet, en fonction de la place que prendra le texte, l’espace de la bulle peut varier, d’autant que la position d’un personnage peut différer entre le storyboard et la planche finale.

L’appendice prend la forme d’une pointe pour les dialogues mais prend la forme de petits cercles pour les pensées.

Attention à ne pas positionner un appendice vers le ventre ou les pieds du personnage. Cela perturbe la lecture ou donne l’impression d’un ventriloque.

6. Encrer la bulle à l’encre de chine

Finalement l’étape finale est assez simple, il suffit maintenant de repasser le texte et la bulle à l’encre de chine ! Félicitations ! vous savez maintenant dessiner de beaux ballons pour écrire vos bandes dessinées !

Les bulles de bande dessinée

En peinture traditionnelle et historique, le phylactère représente la voix. En effet, la parole des personnages est expirée par la bouche avant de se déployer dans l’air. Voici les différentes formes traditionnelles des bulles de BD utilisées en bande dessinée.

La bulle ovale

La bulle ovale utilisée en bande dessinée : que ce soit en manga (bulles verticales), style comics, ou BD franco-belge (bulles horizontales). Les ovales expriment le dialogue entre les personnages.

Les bulles carrées

Les bulles carrées sont aujourd’hui moins utilisées pour les dialogues au profit de la bulle ovale. Par exemple, l’auteur de Tintin aimait beaucoup utiliser des carrés. Elles sont utilisées pour différencier des personnages ou créer une voix métallique. (Un robot, un ordinateur, un téléphone).

Bulle en forme de nuage

La bulle de pensée se dessine en forme de nuage et matérialise une idée. De petits ronds dirigés vers la tête du personnage indiquent qui pense.

Les bulles de cris

Les bulles de cris ou de colère expriment une forte émotion. Elles sont hérissées de piques et dessinées à l’inverse de la bulle de pensée. 

Bulle en pointillés

Ce type de bulle est très utile pour représenter un personnage qui chuchote ou parle doucement.

La bulle d’émotion

L’utilisation d’idéogrammes facilite la transmission d’un message. Par exemple en ajoutant des coeurs autour de la bulle. Cela dit, il existe de nombreux idéogrammes comme des cœurs, étoiles, symboles d’argent, éclairs, hiéroglyphes…

Les bulles d’hésitation

L’utilisation d’un trait légèrement tremblant permet d’exprimer une émotion particulière. Ce choix est idéal pour un personnage qui manque d’assurance, hésite ou même serait trop timide…

La superposition des bulles

Dans certains cas, le fait de superposer des bulles permet de créer des effets comme par exemple couper la parole ou apporter une impression de bruit ou brouhaha.

Bulle en gras

Cette forme particulière est utile pour représenter un personnage qui parle plus fort que les autres.

Les bulles en couleurs

On les représente par une forme de couleur unie

Le chaînage des bulles

On parle de chaînage de bulles ou de bulles associées dans le cas d’un dialogue où les protagonistes se parlent et se répondent dans la même bulle. On peut ainsi chaîner de nombreuses bulles de BD.
C’est très pratique lorsque l’on souhaite éviter de redessiner le personnage pour chaque dialogue.

Les bulles hors champ

Pour faire parler un personnage hors champ, l’appendice pointera vers l’extérieur de la case. Cela permet de faire intervenir un personnage qui n’est pas dans la case. On s’en sert aussi pour créer un effet de surprise.

Bulle à plusieurs queues

Sur une bulle, plusieurs queues indiquent que différents personnages s’expriment en simultané et pour dire la même réplique.

La bande dessinée est un art en pleine évolution et de nouvelles formes de bulles apparaissent régulièrement … La bulle ouverte en est un bon exemple. En effet, celle-ci ne dispose que d’un contour partiel, voire d’aucun contour.

L’utilisation de ces bases de dessin facilite la lecture des bandes dessinées en rendant le texte plus facile à lire.

L’émotion et les bulles

La forme d’un ballon change complètement l’émotion communiquée.

• La peur, le doute ou la timidité se représentent par une bulle au trait tremblant ce qui exprime l’instabilité de la voix. 

• Pour la colère, la bulle est hérissée de piques qui font penser à un éclair. Le trait est souvent en gras par endroits pour montrer la puissance de la voix et le cri. Ces bulles peuvent être hors champ et sont généralement plus grandes que les autres.

• En forme de cœur, roses ou entourées de cœurs, elles expriment l’amour.

• Avec des rebonds, la bulle signale une voix enjouée (bulle de pensée avec une queue standard).

Le récitatif et le cartouche.

On utilise un autre procédé appelé “récitatif” ou cartouche pour apporter des précisions sur une scène. Cet encart rectangulaire se positionne en traditionnelle en haut de la case. Il peut cela dit prendre d’autre place dans la case.

Le récitatif permet par exemple de planter le décor, de situer temporellement une action ou de contenir la voix du narrateur. 

Le cartouche sert à commenter l’action du héros.

Les erreurs à éviter :

Voici à présent les erreurs les plus fréquentes que vous pouvez éviter en appliquant les conseils ci-dessous.

• Écrire en biais. Il faut écrire droit pour faciliter la lecture ! 
• Faire des ovales très petits pour contenir le texte ou trop près de celui-ci.
• Se tromper la position des bulles et par conséquent dans l’ordre de parole.
• Écrire en minuscules et en attaché. Il vaut mieux écrire en capitales.
• Dessiner le décor avant le texte. 
• Dessiner la bulle avant de prévoir le texte.
• Mal orienter la queue ou le crochet du phylactère. 
• Utiliser la police Comic Sans MS.

C’est bon, vous êtes prêt à réaliser Les dialogues de votre bande dessinée ! J’espère que cet article vous aidera dans tous vos projets créatifs et vos illustrations. 

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